L’Acromphale

Le présent volume met en regard les parcours croisés d’un seul et même artiste victime, non pas d’un syndrome de procrastination, mais à l’inverse, d’une faculté d’engagement telle qu’elle ne peut se concevoir sans dégagement plein et entier. On y débusquera deux poèmes, une nouvelle et un petit roman écrits respectivement aux âges de huit, onze, neuf et douze ans, un recueil de pensées annotées à l’adolescence d’un musicien en phase de formation, deux opuscules rassemblant, dans l’un, quelque trente-neuf esquisses et tableaux poétiques jalonnant les premiers pas d’un violoncelliste et compositeur sur la scène parisienne, dans l’autre, un triptyque oniromantique, enfin les archives concernant des projets précurseurs, tels qu’un happening datant de 1988 et recoupant les codes relatifs aux représentations musicale et théâtrale, ou une refonte des formes opératique et symphonique, ou encore l’ouverture du testament de l’ère pop. Nous clorons cet ensemble avec un court manifeste en forme d’interview signé d’un P sous l’égide duquel Pons Levy éprouva, en 1992, alors qu’il venait de mettre le point final à son recueil L’or du voir, la nécessité de s’effacer en tant qu’auteur de manière à conférer une place prééminente à la parole philosophique d’un poète assumé. On y ressent l’influence majeure qu’avait exercé dans son adolescence le mouvement rock et le rôle fondamental qu’il allait jouer dans le parcours de l’écrivain au moment où ce dernier pratiquerait une violente rupture dans un parcours classique paraissant prétracé, et dévier de l’horizon qu’il s’était fixé pour basculer dans un monde où il n’aurait plus que les lettres comme matériau à partir duquel créer sa propre musique.