L’Acromphale

L’anti-impérialisme ne gagnerait rien à s’enferrer dans un anti-establishment anti-occidental. L’autorégulation éthique doit s’enseigner à tous, faute de quoi elle n’a aucune chance d’améliorer la condition humaine. Pour le dire autrement, la lutte contre les discriminations est universelle ou elle se discrimine elle-même. C’est aux États de droit qu’il incombe de donner un cadre juridique universel à la lutte contre toutes les formes de tyrannisation modernes, en augmentant le rayon d’action des libertés fondamentales, en consolidant l’assise des principes universalistes et de leurs défenseurs, autrement dit, des forces démocratiques de tous les pays, à l’intranational comme à l’international. Face au défi que représente la riposte défensive contre l’hyperterrorisme à géométrie variable, Pons Levy opte pour une stratégie globale. Constatant que la démocratie pluraliste de type libéral est le seul système qui, malgré ses imperfections, soit jamais parvenu à contenir la colère des peuples que l’on détournera toujours vers le premier bouc émissaire venu, son commentaire continu de l’événement permanent s'oppose à traiter séparément les questions de la globalisation économique et du millénarisme armé. Il prône un usage politique du libre-échange, mettant à contribution le marché mondial pour généraliser l’exportation des droits fondamentaux. Une stratégie qui s’inscrit donc en faux contre l’idéologie des néoconservateurs américains, quand la guerre qu’elle déclare aux régimes totalitaires ne vise qu’incidemment à garantir les intérêts économiques des grandes puissances démocratiques. Si la gouvernance mondiale s’appuie sur l’universalité des libertés individuelles, le système globaliste qui en procède ne peut qu’être de nature résolument éthique. De fait, la liberté de conscience est l’affaire de tous les hommes en ce que son expression protège chacun là où sa suppression n’en épargnerait aucun.