L’Acromphale

L’HYSTÉROCRATE

BRUNO PONS LEVY

Bruno avait signé, cinq ans plus tôt, ses premières pièces pour violoncelle solo et orchestre imaginaire. En 1987, le jeune bachien collaborait avec Antoine Geoffroy-Dechaume, redécouvreur de la musique ancienne intrigué par sa maîtrise incontestablement intuitive du continuo, tandis qu’au démarrage d’un œuvre par essence inachevable, il fut saisi du besoin viscéral d’instaurer un tropisme dont les schèmes n’avaient jamais cessé de peupler sa physé. Ceci explique probablement que le compositeur ait éprouvé une soudaine attirance, de celles qui frôlent le trouble dissociatif, envers ces aèdes rock chevauchant l’après-guerre en quête de l’Oiseau de feu. La littérature chantée serait la tunique transitoire à l’intérieur de laquelle il lui faudrait dorénavant se glisser avant qu’il ne se lance dans sa première traversée, en apnée, de l’océan Idiomatique. Maltraitant tous les styles qu’à défaut d’embrasser, il empoigne, L’hystérocrate incarne ce passage en force. Il réinvente un genre, celui de la chantefable, égrenant une cantillation profane présentant la caractéristique de ne jamais favoriser la compréhension directe. Sa température mélodique entraîne de surcroît une augmentation de la vitesse moyenne d’Hermès, fusionnant liberté et complexité.