L’Acromphale

Le permis de déconstruire que se virent délivrer les trois premières générations d’élites de l’après-guerre qui allaient tour à tour prendre les rênes des trois pouvoirs, aurait de quoi étourdir les plus aguerris d’entre les élus du peuple d’un quelconque État de droit, et ce que les petite et grande cuisines constitutionnelles se nourrissent l’une de l’autre, sous un régime républicain ou monarchique. Le clivage paradigmatique entre Huntington et Fukuyama semble à présent totalement dépassé dès lors que, dans au moins une strate de nos réalités, la victoire par KO du choc des civilisations est actée. Or nous savons que le réel est composé d’une multitude de dimensionnements interdépendants qui, s’ils ont parfois offert un dénouement heureux à des situations historiques désespérées, ne cesseront pas de menacer de distorsion les contextes les plus favorables à la coopération et à la cohésion transcivilisationnelles. Si l’écroulement des tours jumelles avait vite enterré l’idée selon laquelle la chute du mur symbole de la guerre froide ensevelissait les derniers soubresauts du totalitarisme, les nouvelles lignes de démarcation idéologique démontrent à ceux qui ne l’auraient pas encore compris que la guerre contre l’homme universel a encore de beaux restes. On aura désormais le choix entre globalisation autorégulatrice et isolationnisme irrédentiste, entre démocratie allocentrique et démocrature autocentrée, entre socialisation laïque et guérilla communautariste, entre féminisme égalitaire ou identitaire, entre honnêteté historique et cancel culture, avec en prime 1) négationnisme de droite ou de gauche ; 2) suprémacisme WASP ou woke. On oscillera, ou plutôt vacillera, entre un différentiel à jamais universaliste et un universel toujours plus différentialiste.

Table pour L'enchaînement

Prologue

L'enchaînement

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Prélude à l'enchaînement

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