L’Acromphale
LE GESTE GÉMATRIODACTYLE
BRUNO PONS LEVY
92 pages
Livre broché 18,00 €
21 x 15 cm
Collection de la Corne retournée
© 2009
ISBN 979-10-96731-14-5
Cette main énigmatique que l’on retrouve, à partir de la Renaissance, dans de multiples tableaux de maîtres — chez El Greco, son induction vole carrément la vedette au Chevalier à la main sur la poitrine qui en offre sans doute la manifestation la plus emblématique — a longtemps conservé son mystère, tant est si bien qu’elle demeure, aujourd’hui, sujette à controverse. En effet, on avait évoqué la possibilité d’un signe de reconnaissance marranique, une thèse plausible, aussitôt contestée à la faveur d'une autre qui parierait sur la position instinctive de la main au cours de l’allaitement, référence à la figure de la Vierge faisant de la pression particulière des doigts sur le sein maternel un authentique symbole marial. Pouvant être rattaché à l'Église d’Orient, où Démeter peine à démordre de ses prérogatives, cela expliquerait qu’il ait été tenu secret sous le joug de Rome. Pons Levy rejette l'argument de Kunesh à partir de plusieurs angles d'attaque exposés en détail dans le présent essai. Non sans l'étayer, il reprend à son compte l'idée selon laquelle le symbole des marranes aurait suivi l’axe de l’Expulsion, ne pouvant se fier qu’à la boussole de la gematria, procédé hébraïque mêlant l’exégèse à la combinatoire. Le fait que l’on puisse associer le geste gématriodactyle à des artistes dont il paraît invraisemblable qu’ils fussent juifs, voire judéo-convers, s’explique par l’essor que connut la Kabbale chrétienne dans les cercles élitaires que côtoyèrent, dès le Quattrocento et la révolution médicienne, ces génies transgressifs amoureux des mythes grecs et de l’Ancien Testament.