L’Acromphale

De retour à Paris en septembre 1996 avec ses ontogrammes, le poète philosophe prend la mesure des manquements du réel face aux assauts répétés du mal. Cette remontée du XXe siècle sera l’occasion pour lui de retracer les contours d’un trou noir de l’Histoire universelle. Et si la logique romanesque l’obligera vite à enfreindre les protocoles du polyréalisme, ses investigations en conserveront pourtant quelques automatismes. Les personnages de fiction côtoient les personnages réels. Ces derniers sont pour partie fictionnés. Les époques et les lieux se recoupent et se superposent. Le temps linéaire se déroule et s’enroule sur lui-même. Une aubaine pour un écrivain qui s’était donné pour mission de passer d’un hémisiècle à l’autre sans être pour autant subtilisé par le double miroir. Un process paralittéraire aussi, celui d’une famille juive dont l'universalisme du patriarche libre-penseur s'était avéré représenter une faille terriblement dangereuse pratiquée dans le bouclier de David et par laquelle avaient pu s’engouffrer une plâtrée de salopards masqués en quête de la planque parfaite. Pons Levy aura donc approché le mal dans son acception radicale. Il l’aura combattu de l’intérieur, bien décidé à faire tomber le masque de complicité dont se pare le visage libertaire des indulgences, autrement dit, le pardon inconditionnel sans exigences de remords et de réparation.