L’Acromphale

Le Lema Sabachtani est une question sans réponse. Devant The Stations of the Cross, l’apuissance rénonique se confond avec la présentation de l’imprésentable telle que décrite par Lyotard à propos du now subliminaire de Barnett Newman. « Pourquoi m’as-Tu abandonné (ici-bas et non gardé là-haut auprès de Toi) ? » se prolongerait ainsi le cri de détresse de Rabbi Iéshoua`, et Leibniz de lui répondre en toute quoddité, démontrant Dieu par le fait qu’il existe, en l’espèce, quelque chose plutôt que rien. Le zip de Newman soude les blocs de lumière que représente chaque stationnement de la Croix à l’aide d’un mortier constitué d’un mélange de ténèbres. Par analogie avec les lettres qui, selon le Séfer Yétsira, sont autant de pierres de taille dont l'édification de l'univers procède du bon assemblage, Pons Levy voit dans ces luminaires les paroles inaudibles de la raison du monde. Leur rénonicité abolit l’opposition que formule la philosophie entre le rien et l’être. Cette opposition résulte d’une déformation, d’une psychoréfraction, dirait le polyréaliste. Une impression de déséquilibre insoutenable au cortex vitruvien que l’on peut voir s’arc-bouter sur un principe de symétrie qui, s’il y dérogeait, causerait instantanément sa propre désintégration. Ce zip obscur qui cimente les évanouissements successifs du now, c'est l’existat indissociable de l’être qu'il sépare en divers états simultanéisables que, tautologiquement, rien ne sépare sinon le rien. Partant qu’aucun monde n’est possible que les lettres de feu n’auraient agrégé a priori, il ne saurait y avoir ni être ni lettre sans que l’un ou l’autre le soient à raison du rien. Il ne saurait y avoir rien entre les différentes phases de l’être. Rien, et donc, l’être seulement. Un être fondé en raison. Un être fondé en raison du rien.